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Abandonnés, mal soignés… Un livre dénonce le sort réservé par l’hôpital à nombre de patients âgés, qui accélère leur fin. Le symptôme d’une société malade.
«Mamita» avait fait jurer à Jeanne, sa fille, qu’elle mourrait dans son petit lit, chez elle, «pas à l’hôpital, pas dans une maison de retraite». Sa vie, fragile depuis des mois, s’était limitée à sa chambre. Sa tête se perdait. Le jour de l’An, Mamita a fait une crise de lombalgie. Direction les urgences. Ce service est saturé. Jeanne entend une infirmière, débordée: «C’est pas une urgence, la vieille a 85 ans». Mamita va rester là six heures. Elle est admise en médecine interne. «Trois jours après, elle avait totalement changé, murmure Jeanne. Un matin, je l’ai retrouvée nue, déshydratée, sur son lit. Peu après, Mamita s’est endormie pour toujours. Jeanne est arrivée trop tard, «d’une demi-heure». Elle n’a pas tenu sa promesse à Mamita. Elle hurle de rage: «On l’a tuée d’indifférence».
On tue les vieux: c’est le titre d’un livre qui prétend alerter les consciences sur «la maltraitance, insidieuse, qui tue plus que la canicule», comme l’affirme un des coauteurs du livre. «Il s’agit de dénoncer un système tout économique, où la vieillesse n’est plus vue qu’en termes d’inutilité. À partir du moment où on ne donne pas à ces personnes tous les soins qu’elles mériteraient, on accélère leur fin». Une «euthanasie économique et sociale», qui commencerait dès l’hôpital…
Déjà, plus le patient est vieux, plus il attend aux urgences. «Alors que, pour un jeune de 20 ans, cardiaque, on va trouver un lit, il faut passer 50 coups de fil* pour quelqu’un de 80 ans», résume le Dr Christophe Trivalle. Les urgences manquent de solutions pour les anciens. Ainsi, le Professeur Alec Bizien voit «trop souvent» arriver des patients du service de dermatologie… pour un problème au coeur, après quatre jours aux urgences. Selon une étude de 2003, 23 % des personnes âgées étaient touchées par ces «mauvaises orientations». Pour ceux dont l’état nécessite une admission dans un service de spécialité, d’autres problèmes se posent: «Si le patient est un peu dément, on nous dit: “Pas de place”, souligne le Dr Trivalle. Le service sait qu’il devra le garder plus longtemps». C’est le syndrome des «bloqueurs de lits».
Depuis 2004, la réforme de rémunération des hôpitaux accentue encore la pression. À chaque malade et sa pathologie, un forfait est alloué*. Or les anciens sont souvent polypathologiques. Trop coûteux.
Pour Rose-Marie Van Leberghe, de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, «C’est vrai que le système est injuste avec les personnes âgées». Mais d’autres médecins mettent l’accent sur l’hypermédication et l’acharnement thérapeutique* que subissent nombre de patients âgés. Trop ou trop peu. C’est la réponse incertaine d’une société vieillissante confrontée à la perspective de son propre «naufrage».
D’après Le Point (19 octobre 2006)
* coup de fil : appel téléphonique
* allouer un forfait : attribuer une somme d’argent pour l’exécution d’un service
* acharnement thérapeutique : utilisation systématique de tous les moyens médicaux pour garder en vie quelqu’un qui est perdu
RESPUESTAS
COMPRÉHENSION ÉCRITE
Dans les questions ci-dessous, choisissez la réponse qui convient (UNE seule réponse est correcte).
1. Est-ce que la mère de Jeanne sortait de chez elle tous les jours dernièrement ?
a) Oui, elle allait se promener tous les jours.
b) Non, elle ne sortait plus de chez elle.
c) Seulement une fois par semaine.
d) Seulement deux fois par semaine.
2. Pourquoi, selon Jeanne, sa mère n’a-t-elle pas été considérée comme une patiente prioritaire ?
a) À cause de son âge.
b) Parce qu’il y avait des cas beaucoup plus graves que le sien.
c) Parce qu’elle était pauvre.
d) Parce que sa fille n’a pas suffisamment insisté pour qu’on s’occupe d’elle.
3. Où est-ce que la mère de Jeanne est morte ?
a) Dans sa chambre, chez elle.
b) Aux urgences de l’hôpital.
c) Au service de médecine interne de l’hôpital.
d) Dans une maison de retraite.
4. Est-ce que Jeanne était là quand sa mère est morte ?
a) Oui, elle a été tout le temps avec elle.
b) Non, elle est morte une heure avant l’arrivée de Jeanne.
c) Non, elle est morte trente minutes avant l’arrivée de Jeanne.
d) Le texte ne le précise pas.
5. Pourquoi parle-t-on, dans le livre mentionné, d’« euthanasie sociale » ?
a) Parce qu’on ne s’occupe pas suffisamment des patients âgés.
b) Parce qu’on ne s’occupe pas suffisamment des patients pauvres.
c) Parce qu’on ne s’occupe pas suffisamment des malades graves.
d) Parce qu’on applique l’euthanasie aux malades qui ne peuvent pas guérir.
6. Est-ce que les urgences des hôpitaux sont préparées pour soigner les patients âgés ?
a) Oui, tout à fait.
b) Non, pas du tout.
c) Un peu, mais pas beaucoup.
d) Le texte ne le précise pas.
7. Pourquoi les patients déments sont-ils plus difficilement admis dans certains services ?
a) Parce que ce sont des malades difficiles.
b) Parce que leurs familles ne s’occupent pas d’eux.
c) Parce qu’ils ont besoin de soins spéciaux.
d) Parce qu’ils doivent rester à l’hôpital plus longtemps que les autres patients.
8. Pourquoi les services hospitaliers négligent-ils les patients âgés ?
a) Parce que, en général, les maladies de ces patients sont incurables.
b) Parce que les familles de ces patients les abandonnent dans les hôpitaux.
c) Parce que les soins dont ces patients ont besoin coûtent très cher.
d) Parce qu’il y a d’autres services qui peuvent s’occuper d’eux.
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