>Exámenes selectividad francés Cataluña resueltos
C’est une élève de CM1* qui interroge sa maîtresse : «À quoi ça sert d’apprendre, madame, tout est sur Wikipédia?» C’est un rebelle qui jette son cahier de français au visage de son père : « Et toi alors, tu utilises bien le correcteur d’orthographe!» Une fillette de primaire qui s’énerve de devoir écrire avec un stylo: «Ce serait tellement mieux si on avait droit à l’ordinateur en classe!»
L’enfance a subi en quelques années «une révolution à l’échelle de l’humanité», comme le dit le psychiatre Boris Cyrulnik. «Plus rien ne sera comme avant. Nous avons devant nous de véritables mutants». Les enfants ouvrent aujourd’hui les yeux dans un univers numérisé.* Autour d’eux, partout, des écrans, tablettes, ordinateurs, smartphones, jeux vidéo, qu’ils utilisent, enchantés, souvent même avant de savoir parler. Quel peut être l’impact de ce nouveau monde sur eux ?
Pour les partisans des nouvelles technologies, ces «digital natives» sont plus curieux, vifs, fluides, rapides. Mais quelques esprits libres s’interrogent, comme Susan Greenfield, professeure de neurologie d’Oxford: «Ce que l’on vit aujourd’hui est comparable au changement climatique. Et les enfants sont en première ligne. Lorsqu’ils naviguent sur Internet, leur cerveau en construction est exposé à une activité trop intense qui perturbe le développement».
Ainsi, de nombreux ingénieurs de la Silicon Valley, où sont nées les nouvelles technologies, choisissent de confier leurs enfants à des écoles privées d’écrans et où il n’y a que jouets en bois, pâte à modeler, tricot et tableau noir… pour près de 20 000 dollars l’année scolaire. Leurs enfants, au moins, ne seront pas intoxiqués.
Pour Roland Jouvent, professeur de psychiatrie, «les enfants d’aujourd’hui sont plus richement stimulés que les générations passées». Ils ne font plus seulement l’expérience de la marche avec leurs jambes, ils peuvent courir, sauter, voler d’un coup de joystick. « Moi, je fais cinq sports, du foot, de la natation, du golf, du tennis, du hockey», se vantent* les petits garçons, avant de préciser que s’ils transpirent… c’est sur leur Wii. «Pour nos mutants, il paraît de plus en plus ridicule de jouer aux petites voitures quand, sur l’iPad, ils peuvent conduire une Ferrari en 3D», remarque Roland Jouvent.
«Les stimulations externes remplacent peu à peu les stimulations internes». L’enfant shooté* aux écrans est, selon lui, moins incité à faire travailler son corps et son imaginaire, à produire ses propres images mentales pour se faire plaisir, pour supporter des périodes de souffrance ou de frustration.
Pour bon nombre de spécialistes, les enfants ne savent plus jouer. «Si un enfant n’apprend pas à jouer, il n’a plus la capacité d’imaginer, de développer son sens de l’humour, ce qui le prive d’un moyen puissant d’éviter la dépression», assure le psychiatre Serge Tisseron.
Chaque jour, le psychiatre Xavier Pommereau répète le même message aux parents: «Faites-leur faire du sport, des cabanes, de la peinture, de la cuisine. Sortez-les de leurs mondes virtuels!» Pour ces ados shootés* aux écrans, il a décidé d’installer dans son service… un four à pain afin qu’«ils mettent la main à la pâte». Pas question que seuls les enfants de la Silicon Valley soient protégés des tourments de la vie 2.0.
D’après Le Nouvel Observateur (25 octobre 2012)
* CM1 : Cours Moyen 1 (9-10 ans).
* numérisé : Terme français utilisé pour se référer à l’anglicisme « digitalisé ».
* se vanter : Déclarer avec vanité.
* shooté : Fig. Dopé comme avec une drogue.
RESPUESTAS
COMPRÉHENSION ÉCRITE
1. Quelle est l’attitude des enfants mentionnés dans le texte concernant ce qu’ils font à l’école ?
■ Ce qu’ils font à l’école les intéresse beaucoup parce que ce sont des enfants très curieux.2. Pourquoi Boris Cyrulnik qualifie-t-il de « véritables mutants » les enfants nés à l’époque des nouvelles technologies ?
■ Ce qu’ils font à l’école ne les intéresse pas parce que c’est trop facile.
■ Ils ne voient pas d’intérêt à ce qu’ils font à l’école parce que les nouvelles technologies le font pour eux.
■ Ils se montrent assez indifférents.
■ Parce que les enfants ne penseront plus comme avant.3. Pourquoi, selon la professeure d’Oxford mentionnée, les enfants sont-ils spécialement vulnérables aux dangers des nouvelles technologies ?
■ Parce que les enfants ont des difficultés pour lire et écrire.
■ Parce que les enfants pratiqueront beaucoup plus de sports.
■ Parce que les parents ne comprennent plus leurs enfants.
■ Parce qu’ils ne savent pas distinguer entre réalité et fiction.4. Est-ce que, en général, les créateurs des nouvelles technologies sont partisans d’une éducation «numérisée» ?
■ Parce que les nouvelles technologies isolent les enfants.
■ Parce que les nouvelles technologies empêchent le dialogue entre parents et enfants.
■ Parce que leurs capacités cérébrales ne sont pas suffisamment développées.
■ Oui, leurs enfants sont shootés aux nouvelles technologies.5. D’après le texte, est-ce que les enfants d’aujourd’hui sont très sportifs ?
■ Oui, leurs enfants vont à des écoles où l’emploi des nouvelles technologies est très courant.
■ Non, leurs enfants vont à des écoles où il n’y a pas ce genre de technologies.
■ Le texte ne permet pas de le dire.
■ Oui, il y en a qui font cinq sports.6. D’après le texte, pourquoi les enfants préfèrent-ils jouer avec les nouvelles technologies qu’avec les jouets traditionnels ?
■ Un peu plus que leurs parents, mais pas beaucoup.
■ Oui, la pratique de différents sports est obligatoire à l’école.
■ Non, ils ne font du sport que de façon virtuelle.
■ Parce qu’ils peuvent jouer avec leurs parents.7. Selon les spécialistes, pourquoi le jeu est-il fondamental pour les enfants ?
■ Parce qu’ils peuvent jouer n’importe où.
■ Parce qu’ils sentent des émotions plus fortes avec les nouvelles technologies.
■ Parce qu’ils sont fortement conditionnés par la publicité.
■ Parce qu’il est essentiel à leur équilibre psychique et affectif.8. Selon Xavier Pommereau, que faut-il faire surtout pour protéger les enfants des dangers des nouvelles technologies ?
■ Parce que les enfants sont très stressés à l’école et qu’ils ont besoin de moments de détente.
■ Parce que le jeu permet la socialisation de l’enfant.
■ Parce que c’est le seul moment où parents et enfants peuvent faire des choses ensemble.
■ Il faut limiter le temps que les enfants passent devant un écran.
■ Il faut inciter les enfants à faire des activités physiques et manuelles.
■ Il faut que les enfants soient accompagnés de leurs parents quand ils utilisent les nouvelles technologies.
■ Il faut interdire l’utilisation des nouvelles technologies aux enfants.
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