>Exámenes selectividad francés Cataluña resueltos
«Je relis ma leçon entre deux bus à nettoyer». Walid Melih, 19 ans, résume sa double vie. Élève en bac professionnel maintenance, le jour. Salarié, sous contrat à durée indéterminée, le soir. Il travaille du lundi au vendredi, de 19 heures à minuit, dans un dépôt des transports en commun lyonnais. Puis il rentre chez ses parents. Ce lycéen a commencé à travailler il y a deux ans. «Pour avoir une certaine indépendance, dit-il. La vie, c’est cher. Alors, si je peux décharger mes parents…». Avec ses 500 à 600 euros par mois,Walid paie sa voiture, son téléphone portable, ses sorties.
Au lycée professionnel Seguin de Lyon, la situation de Walid n’est pas exceptionnelle. «La moitié de nos élèves ont une activité», estime Marie-José Vuillermet Corot, la proviseure*. Ces emplois sont variés (livraison de pizzas, fast-food, marchés...).
Combien de lycéens sont concernés? Impossible de le savoir précisément. Le ministère de l’éducation nationale ne dispose d’aucune statistique. La représentante de la Fédération indépendante des lycéens (FIDL) estime qu’il s’agit d’un sujet tabou y compris chez les élèves. «Les lycéens ont parfois du mal à assumer une activité qui les met dans une position à part vis-à-vis des autres élèves».
«Il faut rentrer de l’argent», explique Jorge, lycéen et déménageur*. D’après une multitude de témoignages, les élèves qui exercent une activité salariée régulière en période scolaire sont beaucoup plus nombreux dans les lycées professionnels. Dans ces filières* les inscrits sont proportionnellement deux fois plus souvent issus de catégories sociales défavorisées que dans la voie technologique. Deux sociologues relativisent toutefois cette donnée. Robert Ballion estime que «le mobile économique n’est pas la seule raison qui pousse les lycéens à pratiquer une activité». De son côté, Herilalaina Rakoto-Raharimanana a conforté cette analyse dans un livre sur les petits boulots*. «Ils veulent acquérir une autonomie, entrer dans la vraie vie ; l’école leur semble un monde plus artificiel, qui maintient une sorte d’infantilisation», explique-t-il.
En réalité, la nécessité et le désir d’autonomie financière sont souvent mêlés dans des milieux sociaux où le travail reste le plus sûr moyen de s’en sortir. «Dans leur famille, on leur fait comprendre que c’est mieux de travailler», résume la proviseure du lycée Seguin. Cependant, le décrochage* scolaire n’est pas une fatalité pour ces lycéens travailleurs.
«Contrairement à leurs pairs qui ne connaissent pas l’expérience du travail rémunéré, ils sont confrontés très tôt à un univers de responsabilités», note Herilalaina Rakoto-Raharimanana. La fatigue et l’absentéisme sont cependant un problème évoqué dans tous les établissements concernés. Au lycée Seguin, on évoque «une forme de tolérance au cas par cas». Un professeur note même qu’il a récemment trouvé un travail dans une entreprise voisine pour un de ses élèves. «C’était cela, ou bien il abandonnait pour partir travailler à plein temps». Preuve que l’école, dans sa pratique quotidienne, s’adapte souvent aux réalités sociales.
D’après Le Monde de l’Éducation (septembre 2006)
* proviseure : directrice d’un lycée
* déménageur : ouvrier qui transporte des objets, des meubles d’un logement à un autre
* filière : spécialité
* boulot : (familier) travail
* décrochage : abandon
RESPUESTAS
COMPRÉHENSION ÉCRITE
Dans les questions ci-dessous, choisissez la réponse qui convient (UNE seule réponse est correcte).
1. Combien d’heuresWalid travaille-t-il par semaine ?
- a) 20 heures.
- b) 15 heures.
- c) 25 heures.
- d) 18 heures.
2. En quoiWalid dépense-t-il l’argent qu’il gagne ?
- a) Il contribue à l’économie familiale.
- b) Il paie ses loisirs.
- c) Il paie ses études au lycée.
- d) Il paie la voiture de ses parents.
3. Est-ce que les élèves du lycée Seguin travaillent habituellement ?
- a) Oui, environ 50 % des élèves le font.
- b) Non, aucun.
- c) Oui, tous les élèves travaillent.
- d) Le lycée n’a pas de données sur le travail de ses élèves.
4. Pourquoi, selon la Fédération indépendante des étudiants, les élèves ne parlent-ils pas en général de leur travail ?
- a) Parce qu’ils ont honte de travailler.
- b) Parce que leurs parents ne savent pas qu’ils travaillent.
- c) Parce qu’ils ne veulent pas que leurs professeurs sachent qu’ils travaillent.
- d) Parce que le fait de travailler les rend différents par rapport à leurs camarades.
5. Existe-t-il des différences socio-économiques remarquables parmi les lycéens des différentes spécialités ?
- a) Oui, les lycéens des centres professionnels proviennent plus souvent de milieux défavorisés.
- b) Oui, les lycéens de la voie technologique proviennent plus souvent de milieux défavorisés.
- c) Non, il n’y a pas de différences importantes parmi les lycéens des différentes voies.
- d) Le texte ne permet pas de le dire.
6. Est-ce que, d’après les sociologues mentionnés, gagner de l’argent est la principale motivation des élèves qui travaillent ?
- a) Oui, leur principal but est de gagner de l’argent.
- b) Non, pour eux, c’est une façon d’entrer dans le monde des adultes.
- c) Non, ils veulent être utiles à la société.
- d) Pour les sociologues, les situations sont tellement variées qu’on ne peut pas généraliser.
7. Est-ce que le fait de travailler a une incidence sur la vie académique des élèves ?
- a) Oui, la plupart d’entre eux abandonnent finalement leurs études.
- b) Oui, ils obtiennent des résultats moins bons que ceux qui ne travaillent pas.
- c) Non, au contraire, leurs notes sont bien meilleures que celles des étudiants qui ne travaillent pas.
- d) Oui, ils sont souvent fatigués et leur assistance aux cours n’est pas toujours régulière.
8. Pourquoi le professeur mentionné dans le texte a-t-il aidé son élève à trouver un emploi ?
- a) Parce qu’il avait peur que l’élève quitte le lycée.
- b) Parce que l’élève était quelqu’un de très responsable.
- c) Parce que la famille de l’élève avait des problèmes économiques.
- d) Parce que c’était un emploi très bien payé.
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