Jeunes perdus sans collier . PAU 2006

>Exámenes selectividad francés Cataluña resueltos


jeunes gens vagabondsPacks de bière et chiens à leur côté, ils zonent* dans les centres-villes, s’adressent aux passants pour leur demander quelques euros. La plupart ont une vingtaine d’années et vivent dans la rue. Aujourd’hui, en France, plusieurs dizaines de milliers de jeunes SDF* s’organisent en petits groupes pour affronter une vie de misère.
Les groupes sont de plus en plus nombreux, de plus en plus jeunes, et composés d’une proportion croissante de filles et d’étrangers, souvent sans papiers. Selon le ministère délégué à la Cohésion sociale, ils seraient entre 30000 et 50000 en France. Certains sociologues parlent d’au moins 100000 jeunes gens vagabonds.
D’où viennent-ils ? Qui sont-ils ? Des enfants de la crise, du chômage, de la cherté du logement (un tiers des jeunes SDF* ont un emploi) ou des familles en grande précarité ?
Dans la rue, le meilleur ami du jeune zonard, c’est le chien. «Eux, ils ne nous trahiront jamais. La nuit, ils nous protègent», explique Philippe, 26 ans. Comme sa compagne, Séverine, 24 ans, il traîne un hallucinant parcours de malheurs derrière lui. Ils se sont rencontrés à Toulouse, il y a cinq ans. Tout ce qu’il leur reste, c’est leurs deux chiens qui ne se séparent jamais d’eux. Compagnon d’infortune, source d’affection, signal d’alarme en cas de danger, le chien est l’objet de toutes les attentions.
L’animal sert aussi à entrer en contact avec les passants. «Certains s’intéressent plus à eux qu’à nous», constate Antoine, la trentaine, qui vit dans la rue depuis douze ans.
Pour Olivier Douville, psychanalyste et anthropologue, «Grâce aux chiens, les jeunes SDF* démontrent qu’ils sont capables de prendre soin d’un être vivant. Le chien est la preuve qu’ils résistent». Le vol, la perte ou la confiscation de l’animal par la police canine sont vécus comme un drame. Un de plus.
Pour le sociologue Jacques Guillou, la très grande majorité des jeunes que l’on retrouve dans la rue ont eu des expériences très dures: mauvais traitements, ruptures familiales, mort des parents – quand ils en ont eu –, échec scolaire, problèmes avec la justice, impossibilité d’entrer sur le marché du travail… Selon une enquête réalisée en 2000, 52% n’ont aucun diplôme, 17 % ont perdu au moins un de leurs parents, 9 % ne savent même pas si ces derniers sont encore en vie.
«La bande, c’est un clan, on fait peur aux gens, reconnaît Julie, 24 ans, qui s’est retrouvée à la rue à l’âge de 15 ans. Mais c’est le seul endroit où on me donne du courage, où on me donne le droit à la parole. Je n’ai jamais reçu d’amour ailleurs qu’ici». Dans les rues de La Rochelle, la bande de Julie vient de repérer un nouveau venu.
Un jeune homme qui regarde fixement la porte d’entrée de la vieille ville. On le retrouvera peut-être dans six mois à Bordeaux, dans un an à Paris. Ou à la même place.
D’après L’Express, 25 juillet 2005
* zoner : errer, vagabonder.
*SDF : sans domicile fixe.

RESPUESTAS

COMPRÉHENSION ÉCRITE

Dans les questions ci-dessous, choisissez la réponse qui convient (une seule réponse est correcte).

1. Est-ce que le nombre de jeunes vagabonds a diminué dernièrement ?
  • a) Non, il a augmenté.
  • b) Oui, un peu.
  • c) Il s’est plus ou moins stabilisé.
  • d) Le texte ne permet pas de le dire.
2. Est-ce que les responsables politiques et les spécialistes sont d’accord sur le nombre de zonards en France ?
3. Est-ce que les jeunes zonards sont tous au chômage ?
4. Quelle est la qualité des chiens que Philippe apprécie le plus ?
  • a) Leur intelligence.
  • b) Leur loyauté.
  • c) Leur beauté.
  • d) Leur caractère indépendant.
5. Est-ce que, d’après le texte, les jeunes zonards s’occupent de leurs chiens ?
6. Pourquoi, selon Olivier Douville, les chiens sont-ils importants pour les zonards ?
7. Quel est le zonard le plus âgé mentionné dans le texte ?
8. Qu’est-ce que Julie apprécie le plus de sa bande ?

+EXÁMENES RESUELTOS

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