>Exámenes selectividad francés Madrid resueltos
.jpg)
culture numérique entendaient par là non pas la mort du livre mais la disparition de sa centralité dans le champ culturel. Selon eux, l'extension du champ de la textualité à toute forme d'expression, écrite, visuelle, sonore, corporelle, grâce au langage de l'algorithme, allait permettre de dépasser, en l'englobant, le stade livresque du texte. Elle allait ouvrir à un nouvel écosystème de la connaissance, plus vaste, plus complexe, plus impliquant.
Elle n'allait pas, pour autant, disqualifier l'objet livre et l'expérience spécifique de lecture qu'il délivre. C'est pourquoi ces veilleurs s'inquiétaient de voir le faux débat sur l'extinction des livres par numérisation occuper le devant de la scène, alors qu'il aurait fallu penser et accompagner les nouveaux usages intellectuels induits par la culture numérique, y compris, d'ailleurs, celui du livre physique.
Ils avaient raison. Aujourd'hui, force est de constater que la révolution du livre numérique n'a pas eu lieu. En France, son chiffre d'affaire stagne à 0,3 % du secteur livre (Le Monde du 18 février) et l'on est en droit de se demander si les 10 % souvent affichés aux Etats-Unis correspondent bien à des livres et non pas également à d'autres types de contenus utili sés via des tablettes.
Patrick Bazin,
Le Monde, mars 2012