>Exámenes selectividad francés Cataluña resueltos
De leurs ordinateurs, de leurs tablettes ou de leurs portables, les parents 2.0 peuvent surveiller les moindres déplacements de leurs enfants. Et ils sont de plus en plus nombreux à le faire. Il leur suffit d’avoir doté leur précieuse progéniture de GPS portatifs. Ces dispositifs géolocalisent l’enfant et envoient, par exemple, une alerte lorsque l’écolier pénètre dans l’établissement scolaire. « Au travail, j’ai l’emploi du temps de ma fille aînée », raconte Laëtitia, 33 ans. « Quand elle doit être à la maison, je regarde vite fait si elle y est. Si elle doit rentrer à 18 heures et qu’elle est en retard, je consulte mon portable et, si elle est juste au coin de la rue, je ne panique pas. » C’est ainsi qu’Allison, 12 ans, ne parcourt jamais sans son GPS les 300 mètres qui séparent sa classe de La Poste, où son papa lui donne rendez-vous après l’école.
Aline, 30 ans, a opté pour une caméra infrarouge afin de superviser le sommeil de Céleste, 3 ans. « Quand je travaille, parfois j’ouvre une fenêtre avec l’image transmise par la caméra sur mon fond d’écran », explique la jeune maman. « Je l’utiliserai jusqu’à ses 6-7 ans, après je lui laisserai son intimité. » Ces cordons ombilicaux high-tech laissent pourtant les pédopsychiatres* stupéfaits. « Cette hyperattention empêche l’enfant de grandir », estime le psychanalyste Michael Stora. « Les périodes d’absence du parent permettent au bébé de s’autonomiser en développant sa pensée. Si, à cause de ces objets, sa maman vient trop vite quand il pleure, elle ne lui laisse pas le temps de vivre l’expérience du manque et, ainsi, de s’individualiser. »
Pour les parents inquiets, ces appareils les inciteraient au contraire à donner plus de liberté à leur enfant. « S’ils n’avaient pas le GPS, je ne les laisserais pas rentrer à la maison à pied à midi, ils iraient à la cantine », explique Grégory, papa de Jules et Rose, 9 et 8 ans. Les géniteurs n’ont qu’une peur : la mauvaise rencontre. Pour la psychanalyste Claudia Fliess, « il faut que l’enfant apprenne qu’il est capable de se défendre par lui-même ». De son côté, Michael Stora précise : « Ces objets provoquent un paradoxe. Les parents disent à leur enfant : “ Je te fais confiance, mais parce que je te surveille ” ». Et ils créent de nouvelles angoisses. « Une fois j’ai appelé ma femme car mon fils de 5 ans n’était pas à l’école », reconnaît Max. « En fait, il était au sport. »
Le risque est grand de se perdre dans cette dynamique. Agnès, malgré les meilleures intentions du monde, l’a expérimenté. Déconcertée par la soudaine hostilité de son adolescente de 17 ans, elle a cédé à la tentation il y a quelques mois. « Elle était devenue insupportable. Un jour, je lui ai pris son téléphone. J’ai tout lu et je suis tombée des nues.* » Marie prend des drogues. Cette nuit-là, avec son mari, Agnès décide d’installer une application espionne sur le portable de Marie, qu’elle emmène par ailleurs chez un psychiatre. Dès le réveil, à la moindre minute libre, la maman inquiète se connecte pour voir si la demoiselle reste clean.* Des heures à dévorer des SMS. « Partout, j’allumais mon portable pour ne pas perdre le fil. Je lisais, je pleurais. Je suis rentrée dans sa tête. J’étais presque devenue elle. » C’est sa soeur qui va lui imposer d’arrêter. Agnès a fini par supprimer l’application. En deux secondes, elle était libérée. Et le cordon ombilical, enfin coupé. « Jamais, même sur mon lit de mort, je ne lui dirai que je l’ai espionnée. »
D’après Le Nouvel Observateur (9 octobre 2014)
- pédopsychiatre : Psychiatre pour enfants.
- tomber des nues : Être extrêmement surpris.
- rester clean : Ne plus prendre de drogues.
RESPUESTAS
COMPRÉHENSION ÉCRITE
Dans les questions ci-dessous, choisissez la réponse qui convient (UNE seule réponse est correcte).
Attention : chaque réponse incorrecte diminuera de 33 % les points prévus pour chaque question (–0,16). Cette diminution ne sera pas appliquée dans le cas des questions pour lesquelles vous ne donnerez pas la réponse.
1. D’après le texte, est-ce que l’emploi de dispositifs pour contrôler les enfants est très utilisé en France?
- Non, pas beaucoup, parce qu’ils sont très chers.
- Oui, leur utilisation augmente progressivement.
- Aux États-Unis oui, mais pas en France.
- Oui, parce que les autorités encouragent les parents à les utiliser.
2. Pourquoi Laëtitia utilise-t-elle ce dispositif ?
- Pour savoir si sa fille fait ses devoirs.
- Pour savoir si sa fille joue aux jeux vidéo au lieu de faire ses devoirs.
- Pour savoir si sa fille est rentrée à l’heure prévue.
- Pour contrôler les appels téléphoniques de sa fille.
3. Est-ce qu’Allison rentre à la maison toute seule après l’école ?
- Non, son père va la chercher tout près de l’école et ils rentrent ensemble.
- Oui, c’est pour cela que ses parents lui ont acheté un GPS.
- Parfois elle rentre toute seule, parfois elle rentre avec sa mère.
- Non, ses parents l’attendent toujours à la sortie de l’école.
4. Que pensent les spécialistes sur l’utilisation des dispositifs qui surveillent le sommeil des enfants ?
- Ils pensent que c’est un moyen excellent pour prévenir la mort subite des bébés.
- Ils pensent que cela calme les bébés et garantit un sommeil plus tranquille.
- Ils pensent que cela permet aux enfants de se sentir plus aimés.
- Ils pensent que ces dispositifs rendent les enfants moins autonomes.
5. D’après le texte, pourquoi Grégory a-t-il décidé que ses enfants déjeunent à la maison ?
- Parce qu’il va les chercher à l’école.
- Parce que les enfants portent un GPS tout le temps.
- Parce que Grégory pense qu’à la cantine ils n’ont pas une diète équilibrée.
- Parce que les enfants préfèrent déjeuner chez eux.
6. D’après les parents mentionnés dans le texte, est-ce que les parents utilisent les GPS parce qu’ils n’ont pas confiance en leurs enfants ?
- Non, ils ont peur que leurs enfants se perdent dans la rue.
- Oui, ils pensent que, sans ces dispositifs, ils pourraient manquer à l’école.
- Non, ils ont surtout peur que quelqu’un puisse leur faire mal.
- Oui, ils ont peur que leurs enfants fréquentent des endroits peu recommandables.
7. Est-ce que ces dispositifs sont vraiment efficaces pour tranquilliser les parents ?
- Oui, parce que l’enfant est toujours contrôlé.
- Oui, si l’enfant est disposé à les utiliser.
- Non, parfois les parents s’angoissent sans aucun motif.
- Non, parce que très souvent il y a des problèmes techniques et ils ne fonctionnent pas.
8. Est-ce que l’expérience d’Agnès avec l’application pour contrôler le portable de sa fille a été positive pour elle ?
- Non, le fait de contrôler sa fille est devenu une obsession.
- Oui, cela lui a permis de savoir que sa fille ne prenait plus de drogues.
- Non, parce que sa fille a découvert sa stratégie.
- Oui, parce qu’un psychiatre l’a encouragée à le faire.
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