>Exámenes selectividad francés Cataluña resueltos
Salem ne pouvait pas croire qu’on lui dise une chose pareille: «Salem Berlgourch, ce n’est pas un nom très français! Pour les Américains, la France, c’est Édith Piaf, le camembert, la tour Eiffel… Je ne sais pas si vous allez convenir». Le consul de France à Seattle, venu recruter des candidats pour un stage parmi les élèves en troisième année à Sciences politiques*, s’interrogeait tout haut. «Monsieur, la France, ce n’est pas un nom, ce sont des valeurs, l’appartenance à une identité collective, à la même République. Et je suis né ici!», lui a répondu le jeune homme, piqué au vif* et persuadé d’être refusé à l’examen. Trois semaines plus tard, le verdict tombait: Salem avait son passeport pour les États-Unis. Le consul avait seulement voulu le tester.
Salem Belgourch, 22 ans, maintenant en quatrième année en master de finances à Sciences politiques, raconte cette anecdote comme le reste sans émotion particulière, se contentant de décrire les faits. Né dans une famille marocaine arrivée en France dans les années 1960 et qui a habité un bidonville* à Nanterre*, Salem est le dernier de dix enfants. Au collège, ses résultats sont «catastrophiques». Mais des profs exigeants, rencontrés quand il a dû recommencer sa troisième*, lui donnent l’envie d’étudier. En seconde*, au lycée Guy-de-Maupassant de Colombes*, il assiste à une réunion d’information.
Une chance : «Je pensais que Sciences politiques*, ce n’était pas fait pour nous. Mais mes frères et soeurs m’ont encouragé. Je ne perdais rien à essayer». Il avait même tout à gagner: en septembre 2004, après avoir passé un examen, il entre dans la prestigieuse école de la rue Saint-Guillaume. «Les débuts ont été terribles. La charge de travail, tout d’abord. Et puis, je ne me sentais pas du tout à ma place: passer de Colombes* au VIIe arrondissement, c’est un décalage énorme! Je me sentais très différent des autres: on ne parlait pas de la même façon, on ne s’habillait pas de la même manière. Les différences sociales étaient énormes. Et puis, j’ai appris, j’ai montré mes capacités et j’en suis sorti grandi .»
Cet été, Salem effectue un stage à la banque HSBC. Il vit toujours chez ses parents, à Colombes*, où il entraîne une équipe de football junior. Depuis mars dernier, il est également conseiller municipal: «Je veux garder un lien concret avec mon quartier. Je ne vais pas attendre d’avoir 40 ans pour tenter d’apporter mes réponses». À 23 ans, il sortira diplômé de Sciences politiques*, et compte alors s’inscrire à la Faculté de Droit de la rue d’Assas, une autre institution réputée élitiste. «Mais, cette fois, je n’aurai plus rien à prouver aux autres…»
D’après L’Express (31 juillet 2008)
* Sciences politiques : « Institut des Sciences Politiques », institution universitaire très élitiste, située rue Saint Guillaume, à Paris
* piquer quelqu’un au vif : irriter l’amour-propre de quelqu’un
* bidonville : agglomération de baraques où vit la population la plus pauvre, souvent à la périphérie des grandes villes
* Nanterre, Colombes : villes ouvrières de la banlieue de Paris
* troisième : dernière classe du 1er cycle de l’enseignement secondaire (14-15 ans)
* seconde : première année du 2e cycle de l’enseignement secondaire (15-16 ans)
RESPUESTAS
COMPRÉHENSION ÉCRITE
Dans les questions ci-dessous, choisissez la réponse qui convient (UNE seule réponse est correcte).
1. Quelle a été la réaction de Salem face aux remarques du consul de France à Seattle ?
1. Quelle a été la réaction de Salem face aux remarques du consul de France à Seattle ?
- L’indignation.
- L’indifférence.
- La résignation.
- Il n’a pas eu de réaction particulière parce qu’il s’y attendait.
2. Est-ce que Salem croyait qu’il allait être sélectionné pour faire le stage aux États-Unis ?
- Oui, tout à fait.
- Il pensait qu’il avait quelques possibilités, mais pas beaucoup.
- Non, pas du tout.
- Il ne se posait pas la question : il voulait simplement essayer.
3. Est-ce que le consul croyait vraiment à l’image de la France dont il parlait ?
- Oui, il croyait que c’était l’image réelle de la France.
- Non, il voulait simplement voir la réaction de Salem.
- Il pensait que c’était l’image que les États-Unis ont de la France.
- Le texte ne permet pas de le dire.
4. Quelle est la situation économique de la famille de Salem ?
- Ils sont riches.
- Ils appartiennent à la petite ou moyenne bourgeoisie.
- Ils sont d’origine très modeste.
- Le texte ne permet pas de le dire.
5. Quel a été le facteur qui a réveillé chez Salem le goût pour les études ?
- Les enseignants qu’il a eus dans le secondaire.
- Sa famille.
- L’envie de sortir de son quartier.
- L’envie d’aller aux États-Unis.
6. Est-ce que l’intégration de Salem a été facile lorsqu’il a commencé ses études universitaires ?
- Oui, il s’est tout de suite senti comme chez lui.
- L’intégration a été un peu difficile au début mais pas beaucoup.
- Oui, ses camarades et lui ont tout de suite sympathisé.
- Non, au début il y avait un abîme entre lui et ses camarades.
7. Est-ce que Salem se sent moins attaché à son quartier depuis qu’il a commencé ses études de Sciences politiques ?
- Oui, tout à fait ; il se sent complètement étranger dans cette ambiance.
- Non, au contraire, il participe de plus en plus à la vie de son quartier.
- Son rapport avec son quartier n’a pas du tout changé.
- La vie de son quartier ne l’intéresse pas du tout parce qu’il ne pense qu’à ses études.
8. Qu’est-ce que Salem veut faire lorsqu’il aura terminé ses études de Sciences politiques ?
- Il veut se consacrer à la politique.
- Il veut partir aux États-Unis.
- Il veut faire d’autres études universitaires.
- Il veut travailler dans une entreprise.
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