>Exámenes selectividad francés Cataluña resueltos
La scène se déroule à Paris, un matin de septembre. Il fait chaud. Julie, l’institutrice de petite section, 54 ans, trente-trois ans de métier, fait un remplacement dans une école maternelle du 13e arrondissement. Hugo refuse d’enlever son manteau. Elle le lui enlève d’autorité. Une mère la voit faire. Sur le trottoir, elle témoigne: «La remplaçante a “arraché” le manteau d’Hugo!» Ainsi naît la rumeur. Or la classe d’Hugo est tout sauf facile. Tous les jours Julie doit séparer des gamins qui se battent. Ses interventions alimentent les soupçons de maltraitance. La voilà dénoncée à l’inspection par des parents. Exceptionnelle, cette histoire? En tout cas significative d’un état de crise chronique entre parents et enseignants.
D’un côté les profs, mi-victimes, mi-héros. Ils supportent à longueur de journée des élèves remuants*, des programmes insupportables et des méthodes discutables. De l’autre, les parents d’élèves, une espèce indisciplinée et hétéroclite, réunie par une seule obsession: la réussite de leurs enfants. Les enseignants les accueillent à contrecoeur. Un signe? Une circulaire ministérielle les oblige à organiser trois rencontres par an avec les parents. Selon un sondage Sofres, 80 % des parents d’élèves la trouvent «utile». Côté enseignants, ils ne sont que 53 %.
Pauvres profs! Ils se sentent comme les soldats d’une forteresse assiégée par des parents de plus en plus exigeants. Est-ce pour cela que les enseignants se sentent mal aimés ? Quand le ministère sonde ses professeurs sur le «malaise* enseignant», une majorité d’entre eux l’attribuent à «la dégradation de leur image dans la société ». Or il n’en est rien. Près de 80 % des Français les jugent compétents dans leur discipline, et au hit-parade des métiers recommandés par les parents celui d’enseignant arrive en troisième position, selon un sondage de juin 2005.
Seulement voilà, l’enseignant doit faire face à un «alien» dans son univers: le parent nouveau. Le parent nouveau a moins de respect pour l’institution. Il est plutôt usager, plus revendicatif, pour ne pas dire client d’un service public auquel il s’estime en droit de demander des comptes. Et quand les résultats ne suivent pas, le parent nouveau proteste. Il veut contrôler, participer, et même juger les enseignants. Réaction épidermique des profs: «On ne va tout de même pas m’apprendre mon métier».
Comment résister à ces assauts de pères et mères stressés, obsédés par le résultat? Béatrice, institutrice dans une école privée, est une femme énergique, avec un bel aplomb. Elle reconnaît que la situation traumatise les enseignants: «On a toujours peur des parents. Peur du conflit qui risque de dégénérer on ne sait comment ».
Parents et profs ont du mal à s’entendre. Ils se cherchent, mais n’osent pas se regarder en face. Il leur faudrait une bonne crise. Pour ne plus avoir le bonnet d’âne* des pays de l’OCDE*. Dans le domaine de la coopération de l’école avec les familles, la France est au dernier rang. Parents-profs… Et si on parlait ?
D’après Le Nouvel Observateur (4 octobre 2006)
* remuant : qui s’agite constamment
* malaise : inquiétude, mal-être
* avoir le bonnet d’âne : être un mauvais élève, un écolier paresseux et nul
* OCDE : Organisation de coopération et de développement économique, qui réunit les 30 pays les plus développés du monde
RESPUESTAS
COMPRÉHENSION ÉCRITE
Dans les questions ci-dessous, choisissez la réponse qui convient (UNE seule réponse est correcte).
1. À quel âge Julie a-t-elle commencé à travailler comme institutrice ?
- À 54 ans.
- À 33 ans.
- À 21 ans.
- À 30 ans.
2. Est-ce que les élèves de Julie lui obéissent sans problème ?
- Non, pas du tout.
- Oui, en général, ils sont assez sages.
- Non, parfois ils se disputent.
- Oui, ils ont toujours une conduite exemplaire.
3. Quel est le dénominateur commun de tous les parents d’élèves ?
- Qu’ils ne s’occupent pas de leurs enfants.
- Qu’ils protègent trop leurs enfants.
- Qu’ils sont très autoritaires avec leurs enfants.
- Qu’ils veulent que leurs enfants aient de bonnes notes.
4. Est-ce que parents et professeurs ont la même opinion sur les réunions entre parents et enseignants?
- Non, les parents les jugent plus nécessaires que les profs.
- Non, les profs les jugent plus nécessaires que les parents.
- Oui, tous les profs et tous les parents les trouvent profitables.
- Oui, tous les profs et tous les parents les jugent inutiles.
5. Quel est le problème qui inquiète le plus les enseignants, selon les professeurs enquêtés ?
- Que les élèves sont rebelles et peu disciplinés.
- Qu’ils sont mal rémunérés.
- Qu’ils ont trop d’heures de cours par semaine.
- Que leur métier a perdu de son prestige.
6. Est-ce que la perception du métier d’enseignant est particulièrement négative selon un sondage de 2005 ?
- Non, au contraire, il s’agit d’un métier très apprécié.
- Oui, tout à fait, il s’agit d’un métier tout à fait discrédité.
- Non, les opinions sont très diverses et il n’y a pas de tendances très marquées.
- Oui, les enseignants travaillent peu et ont de très longues vacances.
7. Quelle est la réponse des professeurs quand les parents mettent en question leur travail ?
- L’attitude des parents leur est indifférente.
- Ils répondent qu’ils travaillent dans des conditions très difficiles.
- Ils revendiquent leur compétence.
- À leur tour, ils critiquent les parents.
8. Des pays de l’OCDE, est-ce que la France se classe parmi les meilleurs en ce qui concerne la collaboration entre enseignants et parents ?
- Oui, la France est le premier pays du hit-parade dans ce domaine.
- Non, au contraire, la France est le pays qui obtient les pires résultats.
- La France ne se classe ni parmi les meilleurs ni parmi les pires.
- La France est en troisième position au hit-parade dans ce domaine.
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