À quel âge sont faites les grandes découvertes scientifiques et sont mises au point les inventions qui changent le monde ? C’est la question à laquelle ont tenté de répondre les auteurs d’un article publié par le prestigieux Bureau National de Recherche Économique (NBER) américain. Pour cela, ils ont examiné les moments clés des carrières des grands inventeurs et des scientifiques ayant gagné un prix Nobel au XXème. siècle.
Il ne s’agît donc pas d’une étude produisant de nouvelles données, mais plutôt d’un travail de recoupement et d’analyse permettant d’avoir une vision d’ensemble des nombreuses recherches effectuées sur le lien entre l’âge et le génie scientifique. Le résultat ? La fin de la trentaine est le moment où le génie scientifique a tendance à s’exprimer le plus, ce qui place par exemple Albert Einstein, qui a publié sa théorie de la relativité à 36 ans, dans la moyenne.
Les auteurs de l’étude écrivent : « Contrairement à une idée reçue, la plupart des grandes contributions scientifiques ne sont pas le produit de jeunes précoces, mais arrivent plutôt de manière disproportionnée à un âge mûr. »
En même temps, les découvertes capitales se font ensuite moins nombreuses en vieillissant parce que l’on investit moins dans l’apprentissage à un âge avancé, et parce que le savoir que l’on a devient de moins en moins pertinent.
Enfin, les mêmes auteurs ont trouvé que les personnes qui excellent dans des domaines abstraits comme la physique, ont tendance à être plus jeunes que ceux qui gagnent des prix dans des matières qui requièrent plus de contexte comme l’histoire ou la médecine. Une étude de 1977 avait montré que les prix Nobel de physique avaient en moyenne 36 ans, contre les 41 ans pour ceux de médecine, par exemple.
Grégoire Fleurot. 17/02/2014. slate.fr (Texte adapté)