>Exámenes selectividad francés Cataluña resueltos
À quelques stations de métro, un autre monde. En s’aventurant un peu plus loin qu’à l’habitude sur leur ligne de métro, la 13, qui part de Saint-Denis, au nord de Paris, jusque dans le fameux triangle d’or parisien, ou bien aux alentours du parc Monceau ou de la Madeleine, Loubna, Hicham, Myriam, Nora ont éprouvé le dépaysement* du navigateur débarquant en terre inconnue. « J’étais complètement stupéfaite. C’était la première fois que j’allais dans un quartier aussi riche de la capitale. Les couleurs ne sont pas du tout les mêmes que chez nous », raconte Loubna. Ainsi, tout étonne Hicham, même les oiseaux : « Les pigeons étaient vraiment différents de ceux que j’avais vus auparavant. Ils paraissaient propres, et j’avais l’impression qu’ils vivaient sans peur dans ce milieu parisien ». Même impression pour Myriam : « Tout paraît différent, l’architecture, les rues, les commerces, les bâtiments. Les lieux sont beaux ».
« La distance sociale se mesure difficilement, mais elle s’éprouve…* », résume Nicolas Jounin, professeur à l’Université de Paris-VIII, qui raconte cette expérience dans son livre Voyage de classes : entraîner ses étudiants — en grande majorité des jeunes filles de la banlieue, de familles immigrées, ouvrières, « rarement blanches » — à s’initier à l’observation sociologique des quartiers les plus riches de la capitale.
« En sociologie, ce sont des jeunes de la bourgeoisie qui étudient les milieux défavorisés, j’ai voulu renverser les rôles… » Nicolas Jounin a donc emmené ses étudiants en exploration dans ces zones du 8e arrondissement de Paris peu fréquentées. « J’ai voulu créer un dépaysement* pour mes étudiants, mais surtout leur apprendre à mener leur propre enquête. »
Avant chaque déplacement hebdomadaire sur le terrain, Nicolas Jounin leur a donné à lire des livres et des fiches. Après, les étudiants ont dû construire une méthodologie pour décrire de façon précise ce milieu qui leur était étranger. Ils ont choisi des enquêtes par questionnaires, des entretiens avec des habitants, avec des commerçants du quartier, ou même auprès des passants.
Ainsi, Laetitia a conduit un entretien avec un ancien responsable d’un grand groupe industriel dans son imposant hôtel particulier, près du parc Monceau. Parfois aimable et éloquent, parfois offensé, celui-ci, oubliant qu’il a accepté de se soumettre à une enquête universitaire, lui a reproché la « sottise » de ses questions, son ignorance du monde des affaires, sa façon de s’asseoir, etc. « J’ai tenu bon* parce que je voulais produire un travail intéressant, mais il n’a pas cessé de nous humilier. » Mais, pour Laetitia comme pour bien d’autres participants à ce cours, le plus frappant a surtout été l’ignorance des conditions de vie des autres manifestée par les habitants du 8e. « Au fond, le plus incroyable pour nous, c’était de voir que, pour lui, tout ça, cette vie de château, c’était juste banal. » Décidément, un autre monde.
D’après Le Nouvel Observateur (9 octobre 2014)
- dépaysement : Sensation de désorientation produite par le changement de milieu, de décor, d’habitudes.
- éprouver : Ressentir.
- tenir bon : Bien résister.
RESPUESTAS
COMPRÉHENSION ÉCRITE
Dans les questions ci-dessous, choisissez la réponse qui convient (UNE seule réponse est correcte).
Attention : chaque réponse incorrecte diminuera de 33 % les points prévus pour chaque question (–0,16). Cette diminution ne sera pas appliquée dans le cas des questions pour lesquelles vous ne donnerez pas la réponse.
1. Quelle a été la première impression des étudiants mentionnés dans le texte lorsqu’ils sont arrivés aux quartiers riches de Paris ?
- Ils se sont sentis comme chez eux.
- Ils ont été très surpris.
- Ils se sont montrés assez indifférents.
- Ils ont ressenti une profonde hostilité envers les gens qui y habitent.
2. Est-ce que Loubna connaissait la zone avant de faire son travail pour l’université ?
- Oui, beaucoup de ses amis y habitent.
- Elle y était allée une ou deux fois.
- Non, elle ne la connaissait pas du tout.
- Oui, ses grands-parents habitent cette même zone.
3. D’après le texte, qu’est-ce que les étudiants de Nicolas Jounin ont en commun ?
- Ils appartiennent à des familles très modestes d’origine étrangère.
- Ils appartiennent à la petite bourgeoisie de la banlieue parisienne.
- Ils ont tous des prénoms français.
- Ils appartiennent tous à des milieux sociaux très favorisés.
4. D’après le texte, pourquoi l’initiative de Nicolas Jounin est-elle originale ?
- Parce qu’à la Faculté de Sociologie on ne fait pas d’études de terrain.
- Parce que les milieux riches n’ont jamais été analysés en sociologie.
- Parce que les étudiants devaient faire leur travail sans sortir de leur ville.
- Parce que, dans ce cas-là, contrairement à ce qui se fait normalement, ce sont des jeunes de quartiers pauvres qui analysent la vie des riches.
5. Avec quelle régularité les étudiants devaient-ils aller aux quartiers analysés ?
- Ils y sont allés seulement une fois.
- Une fois par mois.
- Une fois par semaine.
- Une fois tous les quinze jours.
6. D’après le texte, est-ce que le travail des étudiants a été seulement pratique ?
- Oui, ils n’ont fait que des enquêtes et des entretiens avec les habitants du quartier.
- Non, ils ont dû se documenter et réfléchir sur la méthode à suivre.
- Oui, l’objectif du professeur était seulement que les étudiants fassent une enquête de façon ingénue.
- Le texte ne permet pas de le dire.
7. Quelle a été l’attitude de l’ancien responsable industriel interviewé par Laetitia lors de leur entretien ?
- Il s’est montré arrogant avec la jeune fille.
- Il a été tout le temps gentil et prêt à collaborer.
- Il a répondu aux questions de la jeune fille sans trop d’intérêt.
- Il n’a répondu aux questions de la jeune fille que par des monosyllabes.
8. D’après le texte, qu’est-ce qui a le plus surpris Laetitia quand elle a fait son étude ?
- Que les gens riches ne sont pas heureux.
- Que les gens riches pensent que leur vie est tout à fait normale.
- Que les gens riches sont très simples malgré leur position sociale.
- Que les gens riches se prêtent toujours à collaborer avec les autres.
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