Une trentaine de voiliers, partis de La Rochelle le 8 mai dernier, ont fait leur entrée dans le port de Québec en fin d’après-midi mercredi, à l’occasion de la Saint-Jean, fête nationale de cette province canadienne francophone. La grande traversée commémorait à sa manière les 400 ans de ce premier établissement francophone au Canada à travers un voyage effectué par Samuel de Champlain, le fondateur de Québec en 1608. Petit coup de projecteur sur quatre siècles d’histoire.
Les premières tentatives françaises de s’implanter à Québec au bord du Saint-Laurent remontent à 1541 avec Jacques Cartier. Cet explorateur passe l’hiver dans la région et ramène à la Cour de France des échantillons d’une pierre qu’il pense précieuse. Las, il s’agit de quartz, et une nouvelle expression surgit parmi les courtisans, « faux comme un diamant du Canada ». Plus de soixante ans s’écoulent avant que Pierre Duga des Monts, un homme d’affaires, finance l’expédition de Champlain dans le pays du Saint-Laurent. Ce militaire de carrière choisit Québec pour ses qualités de forteresse naturelle puisqu’une falaise protège d’éventuelles invasions, et il y construit sa première habitation, à la fois résidence, fort, magasin pour les marchandises de traite. Le premier hiver est rude, quinze Français sur 28 décèdent de maladie.
La colonie démarre doucement, car la métropole suit de très loin le destin de cette terre française située à des mois de voyage en voilier. L’ennemi anglais en profite et s’empare de la localité en 1629. Il faut trois ans de négociations à la couronne française pour que Québec retombe dans son giron à la faveur du traité de Saint-Germain en Laye. Malgré cette entente, certains songent à abandonner la Nouvelle-France. L’arrivée au pouvoir de Louis XIV, qui nourrit de grandes ambitions pour ses colonies, change la donne. Il nomme Jean Talon intendant. Ce dernier développe et diversifie l’agriculture pour que les habitants puissent devenir autosuffisants, encourage la production de souliers et chapeaux et fonde même une brasserie afin de diminuer les importations de vin de la mère-patrie. Il corrige aussi le déséquilibre démographique car on manque cruellement de femmes en
Nouvelle-France. En dix ans, plus de 800 filles du Roy prennent donc le bateau pour fonder une famille. La moitié d’entre elles viennent d’un établissement public parisien qui recueille des filles indigentes.
La situation économique s’améliore avec le commerce de fourrures et des pêcheries, et les débuts de l’industrie forestière. Québec devient la capitale de la Nouvelle-France en 1663, et son séminaire forme tous les prêtres de la colonie.
Coup de théâtre en juin 1759
Les Britanniques, désireux de conquérir les colonies françaises américaines, passent à l’attaque avec 40 vaisseaux de guerres, et 9 000 soldats. Pendant plusieurs jours, ils bombardent la ville, la rasant en partie.
Québec résiste. Le 12 septembre, près de 5 000 soldats débarquent de leurs navires et arrivent en haut de la falaise. La bataille des plaines d’Abraham ne dure qu’une trentaine de minutes, scellant le sort de la Nouvelle-France. Trois jours après cette défaite, les Français capitulent. L’Amérique sera anglaise. Dès lors, Québec s’adapte à ses nouveaux maîtres. En 1791, elle devient capitale du Bas-Canada, et son port connaît une expansion spectaculaire grâce aux exportations de bois vers la Grande-Bretagne. L’industrie navale se développe aussi, et des dizaines de milliers d’immigrants anglais, écossais, irlandais viennent travailler à Québec.
L’arrivée des navires à coques d’acier sonne le glas de la construction navale vers 1870, tandis que sur le plan politique Québec perd son statut de capitale, avec le choix d’Ottawa comme siège du nouveau Canada uni. De nombreux fonctionnaires partent, suivis des milliers de soldats avec le départ de la garnison britannique en 1871.
L’industrie prend le relais cependant des emplois perdus, on fabrique à Québec des corsets, des chaussures, des produits de tabac. Le tourisme devient aussi une source intéressante de revenus. Les Américains d’abord, puis les Européens, adorent les rues étroites bâties à même le cap, les panoramas spectaculaires sur le fleuve et les fortifications. […]
par Pascale Guéricolas (source Internet)
RFI 25/06/2008
COMPRÉHENSION ÉCRITE
Lisez le texte sur le Québec et indiquez si les affirmations (0-5) sont Vraies (V) ou Fausses (F). Justifiez votre réponse (Maximum 10 mots) . L’exemple 0 sert de modèle.
0. Le Québec a été fondé par Jacques Cartier.
1. Pierre Duga des Monts fit construire la première forteresse au Québec.
2. Le traité de Saint-Germain en Laye céda le Québec aux Anglais en 1629.
3. C’est sous Louis XIV que l’agriculture et l’industrie se sont développées à Québec.
4. Les Français perdirent définitivement Québec en 1791.
5. À partir de 1871, de nombreux emplois se sont perdus dans l’industrie du Québec.
CORRIGÉ
- F Forteresse naturelle
- F 3 ans après
- V Développement diversifie l´agriculture
- F 1759
- F L’industrie prend le relais pour la création d’emplois
Je vous remercie
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